Les Petits Papiers d&#39;Alake

Réchauffer Oswald était la priorité. Ed lui retira ses vêtements trempés, l'enroula dans une large serviette, puis essuya ses cheveux. Il essaya de ne pas croiser le regard accusateur que lui lançait le Pingouin.
- Pourquoi tu as fait ça ?, lança Oswald d'une voix plaintive. Pourquoi tu fais toujours ça ?
- Je ne sais pas, répondit le Riddler, évasif. C'est plus fort que moi.
- Conneries !, cracha le Pingouin avec fureur. Tu savais parfaitement ce que tu faisais en me poussant dans l'eau !
Ed s'arrêta, surpris par son langage.
- Je...je n'arrête pas de me dire que si je suis trop sage, tu finiras par m'écraser, confia-t-il à voix basse.

Edited Date: 2018-09-22 01:45 pm (UTC)

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Assis sur le canapé près du feu de cheminé, Oswald le contempla avec incertitude.
- De quoi est-ce que tu parles ?, siffla-t-il. Tu n'es pas heureux ?
- On est trop heureux ensemble, répliqua Ed. Ce n'est pas possible. Et je ne veux pas vivre dans ton ombre. Je ne peux pas rester caché pour toujours.
Oswald baissa les yeux en serrant les dents.
- C'est pour ça que tu m'as poussé ?
- Ça et aussi on nous tirait dessus, admit Ed.
- Alors pars.
Le Riddler se raidit. Il avança et s'agenouilla en prenant les mains du Pingouin.
- Je t'aime, chuchota-t-il. Mais je te détruirais si tu tentes de me soumettre.

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La soumettre était devenu une véritable obsession depuis le premier jour où elle avait osé remettre en cause des ordres qu’elle avait jugés trop inconséquents et sur lesquels il avait été obligé de revenir, forcé par sa hiérarchie. Elle n’avait jamais fait référence à cet événement mais De Barnac sentait bien, dans son attitude toute entière, qu’elle n’avait pour lui que du dédain.

« Sally Fretuggia. » Marmonna De Barnac entre ses dents, tout en observant la jeune femme, sur un de ses écrans, dispenser ses ordres à une équipe d’automates.

Oui, il fallait lui faire payer.

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« Faire payer le Sanctuaire pour le rejet dont il estime avoir été victime... »

Un coup d’œil significatif de Rachel vit Saga corriger, non sans un rictus :

« … dont il a été victime était l'objectif principal de Dimitri. Mais pas celui de sa mère. »

Alexei ne cilla pas, toutefois le Pope ne manqua de déceler dans son regard un trouble bienvenu.

« Mais je pense que ça, vous l'avez déjà compris tout seul ? »

Les phalanges du Russe avaient blanchi sur l'accoudoir de même que le sang s'était retiré de son visage.

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Visage livide, il releva les yeux vers ses interlocuteurs :

« Il ne se serait jamais laissé... Dimitri. Personne n'aurait pu le manipuler.
— Et pourtant. »

Saga appuya une hanche contre son bureau, les mains au fond des poches, contemplant pensivement Alexei tandis que Rachel prenait la parole :

« Je suis navrée, sincèrement.
— Oh, vraiment ? Si vous aviez accepté de le reconnaître comme votre frère, si vous l'aviez traité comme tel en lui rendant la place qui lui revenait de droit, nous...
— Je ne suis pas responsable des décisions de mon père. »

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« Mon père n’aurait jamais confié de tels secrets à Pancol.
— Pour quelles raisons ? »

Mathausen se tourna vers Martinsborough qu’il transperça d’un regard noir avant de reprendre contenance.

« Parce que tu estimes qu’il préfèrerait se confier à un Mathausen plutôt qu’à quelqu’un comme Pancol ?
— Aussi, mais…
— Mais ? » Reprit Martinsborough.

Les doigts de Mathausen se replièrent, craquant nerveusement.

« C’est que, mon père, te rappelles-tu la dernière fois que tu le vis ?
— Je dois bien admettre que je n’en ai aucun souvenir.
— Aucun souvenir ? Tu en es certain ? »

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« J’en suis certain. Mais pourquoi ces questions ? »
Le regard de Mathausen se durcit de nouveau, incapable de regarder autre chose que le sol.

« Tu me caches quelque chose, Mathausen.
— Ce n’est rien.
— Un rien qui te plonge dans un état inédit. »

Mathausen déglutit avec difficulté.

« Mon père, je ne l’ai moi-même jamais vu de mon existence. Nous autres, Mathausen, ne sommes pas connus pour frayer les uns avec les autres, mais mes frères et sœurs ne l’ont pas plus vus que moi. Dis-moi, Martinsborough, que penser d’un être dont tu n’est pas même certain de l’existence ? »

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Le sang s'était retiré de son visage quand il avait compris qu'Ed le tourmentait exprès. La rage lui monta au cœur, lui brûlant la poitrine, tandis qu'il regardait sans ciller le sourire satisfait du Riddler, sa beauté sombre et cruelle s'épanouir comme une plante carnivore. Il était amoureux de cet homme, pourtant il ne supportait pas de le voir sourire ainsi.
Il resserra les doigts sur le pommeau de sa canne, résistant à l'envie furieuse de balancer celle-ci à la figure de son amant.
« Dis-moi ce que tu as FAIT, où je demande à mes hommes de t'apprendre les bonnes manières. »
L'oeil du Riddler clignota d'amusement.
- Tu n'oserais pas.

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Passées les quelques minutes réglementaires à regarder Edward être roué de coups, le Pingouin siffla ses sbires tels des chiens, pour leurs commander d'évacuer la pièce, les laissant à nouveau seul.
Ed se redressa pour s'asseoir contre le mur, laissant Oswald se délecter de son apparence échevelée.
La satisfaction se révéla néanmoins trop amère pour le Pingouin, qui lança avec acidité :
- Es-tu content ?
- Oui, souffla le Riddler en forçant un sourire sur ses lèvres fendues. Tu sais que j'aime quand c'est brutal.
Oswald roula les yeux au ciel et s'agenouilla pour essuyer le sang sur son menton avec un mouchoir.
- Pourquoi rends-tu les choses aussi difficiles ?

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Il se tut et fixa Ed dans les yeux, dans l'attente d'une réponse. Ce dernier grimaça de douleur.
- Tu me connais Oswald. Je t'ai déjà livré les réponses, tu n'as qu'à résoudre mes énigmes. Aucune tricherie n'est autorisée.
Le regard du Pingouin se durcit et il se releva péniblement :
- Je n'obéirais pas à tes règles ridicules. Je DIRIGE cette ville, que diable !, déclara-t-il avec hargne.
Le Riddler ramassa ses lunettes au sol pour le regarder.
- Tu peux bien diriger la ville, mais moi, je dirige ton cœur. Alors dis-moi Oswald, qui a réellement les mains liées dans cette situation ?
La réplique laissa le Pingouin sans voix.

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- Voilà pourquoi tu ne gagneras jamais contre moi, continua le Riddler. Voilà pourqu...
- Je croyais posséder le tien.
Ed se figea quand le Pingouin l'interrompit. Il fronça les sourcils. Oswald se plaqua la main sur la bouche pour étouffer un sanglot. Il prit une minute pour regagner un peu de sa contenance, les yeux brillants.
- Tu ne peux pas me faire croire que c'était faux, dit-il avec une assurance fragile. Je te connais trop bien.
- Si tu me connais si bien, pourquoi continues-tu de me poser des questions ?, cracha Ed.
- Parce que j'espère toujours me tromper, rétorqua le Pingouin d'une voix mouillée.

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Et il quitta la pièce, laissant ainsi Ed avec ses ruminations :
- S'il nous aimait, il accepterait cette part de nous, susurra le Riddler.
- Qui le pourrait ?, siffla Ed, la tête tourbillonnante.
Le Riddler pouffa.
- Lui. Lui le pourrait. Ce n'est pas pour rien que nous lui restons attachés malgré ce qu'il nous a fait.
Ed soupira, les cheveux retombant devant ses yeux.
- Nous devrions abandonner ces petits jeux.
- Jamais !, gronda le Riddler. Il le mérite. C'est sa punition pour s'être cru meilleur que nous. Maintenant nous sommes à égalité. Il a pris notre cœur en otage...nous tenons le sien, prêt à être écrasé.
Ed ferma les paupières.

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Hier comme aujourd'hui, il continue de tout gâcher, mais le Riddler a raison : il doit faire ses preuves, et pour cela, défier son mentor. Il doit aussi lui faire reconnaître son erreur de l'avoir sous-estimé et privé de quelque chose – quelqu'un – qu'il voulait.
Ce n'est pas parce qu'ils s'aiment qu'ils doivent tout se pardonner. C'est une leçon, une leçon qu'il est en train de lui donner.
C'est à son tour d'être professeur. Peut-être qu'Oswald lui en voudra pour les bombes qu'il a placé dans divers coins de la ville où le Pingouin fait ses affaires. Mais il comprendra tôt ou tard que c'était pour leur bien à tous les deux.

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“ As-tu des hésitations, Will ? “
La question parvient presque à être désintéressée, mais Will connaît à présent suffisamment bien Hannibal pour savoir qu’il n’en est rien. Il est étrange que pendant si longtemps ce dernier soit resté opaque à son empathie, alors qu’à présent il parvient à le lire avec une acuité qui ne cesse de le surprendre.
“Et toi ? Je sais que ce n’est pas la qualité de viande que tu recherches habituellement.”
Les lèvres fines d’Hannibal se plissent de manière infime, et la bouffée de chaleur que ressent Will n’émane pas que de l’âtre.
“ La qualité de la viande m’importe bien moins que celle de la compagnie. J’éviterai simplement le foie.”

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Il fallait lui faire payer sa traîtrise, et en dépit de l'affection qu'Ed avait pour lui, il ne s'arrêterait qu'une fois la dette remboursée. Ce qui risquait de prendre de longues années. Isabella était morte, et sa confiance envers le Pingouin presque détruite.
Pour la reconstruire et pour qu'Ed oublie cet amour perdu, il faudra qu'Oswald essuie de nombreuses tempêtes. C'est la raison pour laquelle Ed est cruel. Et aussi parce qu'il ne se lasse pas de voir le Pingouin revenir toujours vers lui en balbutiant des excuses désespérées, les yeux humides et son maquillage entièrement dévasté.

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Se soumettre l'un l'autre était impossible, alors ils ont dû trouver un équilibre.
Hannibal lui a déjà beaucoup cédé : sa place parmi les hommes, trois ans de sa vie, beaucoup de son indépendance aussi... Mais cela Will sait que ce serait trop, ce serait comme prendre un cerf, frémissant et sauvage, lui briser les jambes, scier les bois de sa ramure.
Il ne peut pas plus demander à Hannibal d'arrêter de tuer qu'il ne peut lui demander d’arrêter de respirer. Will a caressé l'idée pourtant, puis l'a rejetée sans même la formuler. Non.
La seule solution était un compromis.

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Les compromis … Susan découvrit qu’ils étaient difficiles à négocier avec Hermione ! Cela faisait un moment qu’elle tentait de faire en sorte que la brune reste allongée pour se reposer. Mais Hermione était aussi têtue qu’une mule et voulait sortir rapidement de l’hôpital. Frustrée, Susan s’installa sur l’unique fauteuil de la pièce et ne dit plus un mot. En réalité, elle attendait de voir ce que l’alitée allait faire. Elle ne tarda pas à avoir la réponse : Hermione se leva et vacilla sur ses jambes. Elle tenta de faire un pas après l’autre mais elle s’immobilisa, tremblante. En hâte, Susan se releva pour l’aider à revenir sur son lit. Allongée, Hermione soupira, vaincue.

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Vaincu, il ne l'était pas. Mais vainqueur non plus. Cette évidence l'empêchait de savourer pleinement le soulagement qu'il ressentait pourtant, à l'instar de ses compagnons.

« On a réussi ! »

Ivre de joie, Aiolia l'attira contre lui pour une accolade que Saga lui rendit du mieux qu'il pouvait au regard de la douleur que son corps était tout entier devenu. Oui, ils avaient réussi. Mais à quel prix !

Il vit Aioros aider Alexei à se relever, crachant une quantité de sang qui aurait sonné le glas de n'importe qui d'autre. Retour à la case départ.

Et maintenant ?

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« Un compromis ? Et vous accepteriez cette solution ?
— Parce qu'il y en a une autre, peut-être ? »

Le bras de Saga se détendit, comme pour englober à la fois le Sanctuaire en ruine et tous ceux, dotés de cosmos sauvages et indomptés, qui patientaient devant les marches sous la surveillance des chevaliers d'or.

« La seule autre option envisageable est de vous tuer ici et maintenant, rajouta froidement le Pope. Vous et tous ceux qui attendent, là, en bas. Qui le saurait ? Personne. Mais le problème serait-il résolu pour autant ?
— Il n'y a de problème que pour le Sanctuaire.
— Vous savez très bien que c'est faux. »

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hermystic.livejournal.com

A voix basse, les tableaux parlaient sur le chemin d’Albus Dumbledore. Ils s’étaient mis à parler de cette manière parce qu’ils ne pouvaient pas dire tout haut ce qu’ils pensaient des manières du directeur. Celui-ci voulait que les portraits lui rapportent les faits et gestes de tous les élèves ce qu’ils désapprouvaient. Ils n’étaient pas là pour espionner les étudiants, ils étaient là pour prévenir un membre du corps professoral de faits graves. Ils tentèrent de résister mais, en sentant la magie les chatouiller pour les immobiliser, ils surent qu’ils n’auraient guère le choix. Alors à contre-cœur, les tableaux cédèrent.

From:

Céder à la colère aurait été une insupportable preuve de faiblesse, mais Pancol Erminston savait que cette pensée n’avait pas même traversé l’esprit de son ami. Non, il y avait plus que cela derrière le calme de Mathausen qui ne montrait pas le moindre désir de revanche envers ceux qui avaient presque tué Martinsborough. C’était là une confiance tellement forte dans la toute-puissance du Consortium qu’il y avait, en lui, la certitude que tous ceux qui se dressaient contre lui finiraient par être châtiés à la mesure de leurs actes. Presque une forme de foi, oui, bien que Mathausen se serait élevé contre une telle qualification.

From:

Céder… Etait-ce céder, que d’admettre finalement la vérité de ce que voyait Hannibal en lui depuis le début ? Alors oui, Will a rendu les armes. Il a tué et aimé le faire, il peut bien le reconnaître. Il a savouré le frisson de la violence légitime, le délice écarlate d’imposer son pouvoir et sa volonté à des êtres sombres, indignes. Il prend du plaisir à rendre la monnaie de leur pièce à des êtres mauvais…
S’il ne peut le tuer ni se détacher de lui, Will toutefois peut influencer Hannibal, diriger ses appétits vers des cibles qui l’ont mérité. Un compromis ; un pacte avec le diable. La rencontre de leurs dessins.

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